Vous ètent ici  Accueil >> Histoire >> Les Invasions >> L'Histoire >> Départements >> Il y a 100 ans >> Haspres et le weeb.
     Lors de l'exposition de photos anciennes de l'année dernière, le portrait d'un officier de l'aviation française avait intrigué les visiteurs, nous sommes heureux de pouvoir vous donner quelques explications : Il s'agit de Robert Flament, directeur d'école des garçons de notre village de 1929 à 1932.
     Né le 7 juillet 1894, à Quarouble, il y fréquente l'école primaire avant de poursuivre sa scolarité à Valenciennes puis à Bavay avant de rentrer à l'école normale de Douai.
      La guerre de 1914 éclate et l'invasion allemande retarde sa conscription. Alors qu'il vient de fêter ses 20 ans, il voit son village envahi et pillé le 24 Août. Un mois plus tard (le 27 Septembre) il décide ses camarades de conscription à rejoindre les forces françaises. Avec bien des difficultés ils rejoignent le bureau de recrutement de Valenciennes replié à Gueret dans la Creuse. Incorporé au 84° régiment d'infanterie, il est muté au 9° bataillon de chasseurs à pieds qui reçoit le baptême du feu les premiers jours de Février 1915.
     Après les combats de Champagne, des Éparges, de Tallure, il rejoint l'école de Saint-Cyr en qualité d'aspirant puis son unité pour participer à l'offensive de la Somme. Durement éprouvé par la guerre de tranchées, il décide de rejoindre l'aviation au début de l'année 1917. Les leçons de pilotage de l'école de Châteauroux lui valent d'obtenir son brevet de pilote sous le n° 6495. Il est ensuite versé à l'escadrille 24 au plateau de Rosnay, prés de Reims et participe aux combats de la Pompelle, du Mont Kemmel, de la troué de soissons.
     Le 10 Novembre 1918, les Quaroubains non évacués eurent la surprise de voir un avion français survoler leur village en rase motte, c'était Robert Flament qui venait lancer un message à ses parents. Il ne savait pas qu'il effectuait là son dernier vol, le lendemain, l'armistice étant signé, son escadrille fut dissoute et il se vit affecté au  Ministère puis au service aéronautiques jusqu'en Août 1919, date de sa démobilisation.
     Il revint au village, couvert de gloire (Croix de guerre avec ses trois citations et Chevalier de la Légion d'Honneur). Fonde une famille et reprend sa carrière dans l'enseignement à Quarouble, Saultain, Haspres de 1929 à 1932 en qualité de directeur, puis termine sa carrière à l'école de Raismes en 1952.
     En 1939, officier de réserve, il est mobilisé et affecté au contrôle du chargement des bombes à Monteuil, puis Belfroy prés d'Angers. Capturé par les allemands à Angoulême, il réussit à s'évader grâce à son uniforme bleu marine, se faisant passer pour le facteur dont il avait "emprunté" la bicyclette.
     Revenu à Raismes il mène de front son rôle de directeur et de nombreuses conférences qui lui vaudront de recevoir, en plus des distinctions de l'instruction publiques (Palmes Académiques et rosette d'Officier de l'instruction publique) les grades de Chevalier et d'Officier du Mérite Agricole. Pédagogue dans l'âme, il écrit deux livres de sciences appliquées pour le cours élémentaire utilisés dans nos écoles jusqu'au milieu des années cinquantes.
     Homme simple et affable, il vécut une retraite paisible à Quarouble, entouré de l'affection de son épouse, de ses trois enfants et huit petits-enfants jusqu'à son décès en 1963.