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LE MONUMENT AUX MORTS. |
Le 11 novembre 1918. L'armistice de Rethondes mettait fin à
l'hécatombe qui avait coûté la vie
à 1 400 000 Français. 75 Haspriens, en pleine force de l'âge, étaient morts héroïquement sur les champs de bataille. 3 territoriaux de la Mayenne avaient été tués lors de l'invasion allemande du 26 Août 1914, et 200 soldats Anglais avaient péri lors de la libération d'Haspres en Octobre 1918. Pour immortaliser le sacrifice de ces braves, on érigea dans tous les villages de France un monument aux morts. A Haspres, l'inauguration de ce monument eut lieu le 10 juin 1923 ... une date dans l'histoire de notre village. |
LE PROJET - REMPLACEMENT: |
Dès 1919, le Conseil Municipal placé sous la
présidence de
J.B.Marouzé, Maire, avait
"proposé l'érection d'un monument aux morts et
provoqué une réunion avec M.Gah, architecte de la
Commune". Il fallut tout d'abord trouver un emplacement, si possible au centre du village; Aucun terrain n'étant disponible, le Conseil Municipal décida, dans sa séance du 26 Février 1920, de "démolir l'école des garçons situé près de la poste et d'aménager à cet endroit une place publique pour, l'érection d'un monument aux morts". Cette école avait été bâtie sur l'ancien cimetière à la fin du siècle dernier (Lois Ferry sur l'obligation scolaire). Elle avait servie de caserne pour les soldats allemand en occupation et avait été fortement endommagée par les obus anglais lors de la libération d'octobre 1918. Les travaux de démolition furent menés rapidement, les matériaux de récupération furent vendus pour alimenter le fonds créé pour l'exécution du monument. |
LE SOCLE. |
M. Gahs, architecte de la Commune, fut chargé
d'établir un plan du socle que le Conseil Municipal accepta
à l'unanimité lors de sa séance de 10
janvier 1921. Quant au devis des travaux, il atteignait la somme fabuleuse de 47 000 francs. Le procès-verbal des délibérations du Conseil Municipal mentionne : La Commune dispose à ce jour, pour l'érection du monument, de : dons, souscriptions, sommes déjà versées au percepteur 32 475 f , crédit voté par le Conseil Municipal 10 000 f , subvention de l'État 1 300 f , Le Conseil prend l'engagement d'inscrire à son prochain budget la somme manquante nécessaire pour la dépense intégrale. L'adjudication eut lieu le mardi 27 décembre 1921 à 14 h 30, et revint à la marbrerie Vincart de Denain. |
LE POILU : |
Il fallu ensuite songer à poser sur le socle une statue
relative à la Grande Guerre. Chaque commune avait choisi un
thème différent : coq gaulois sur un aigle
terrassé, épées croisées
surmontées d'un casque, Marianne et son étendard,
soldat brandissant une couronne de lauriers,... Le Conseil Municipal d'Haspres préféra une statue simple, réaliste : le fantassin de 14-18 grandeur nature avec casque, capote, ceinturon, brodequins, bandes molletières, sac au dos, fusil Lebel,...celui qui fut immortalisé sous le nom de "poilu". M. Marsang, architecte diplômé du Gouvernement, conseilla de choisir comme statuaire M. Guillaume de Neuilly " homme d'art ayant des références sérieuses". Celui-ci présenta un devis de 7 500 f pour la maquette grandeur réelle auquel s'ajoutaient 5 200 f pour le moulage du bronze. Ce devis fut accepté à l'unanimité du Conseil Municipal lors de sa séance du 19 Février 1922. Les travaux commencèrent au printemps 1922 et furent achevés au printemps 1923. |
L'INAUGURATION. |
Ce fut la cérémonie la plus fastueuse du
siècle avec la participation des Autorités
Officielles, des Anciens Combattants, de 83
sociétés, les Maires de l'Arrondissement, des
enfants des écoles et de la population. Dès 13 heures, les membres des sociétés furent reçus (Mairie, École, Salle de réunions) où un vin d'honneur leur fut offert. Puis ces sociétés se scindèrent en 8 groupes afin de s'échelonner pour l'organisation du défilé. Pendant ce temps, les Autorités Officielles furent à leur tour reçues en Mairie par le Conseil Municipal : M. le Préfet de Nord, M. le Sous-Préfet de Valenciennes, le Major Ingpen représentant le Roi d'Angleterre, le Commandant Chamerois représentant le Ministre de la Guerre, sept députés, deux sénateurs,... A 16 heures précises, Buque-Fort donna le départ du défilé: un immense cortège, avec en tête les Autorités Officielles, parcourut les rues pavoisées et s'arrêta face aux Monument aux Morts. Ce fut alors le moment le plus émouvant de la cérémonie: le voile recouvrant le poilu tomba. La fanfare d'Haspres entonna la Marseillaise, le God Save the King, l'hymne aux morts. puis, sur une estrade dressée face au Monument, les officels commencèrent leurs discours. L'Écho du Nord du 13 juin 1923 relate à ce sujet: "... discours dans lesquels l'héroïsme de nos soldats fut glorifié et l'agression allemande une nouvelle fois dénoncée par M. Marouzé, Maire d'Haspres. M. Macarez, député, acheva le sien en ces termes:" faire désormais la guerre à la guerre ". Enfin, la ville d'Haspres, en récompense de sa vaillance et des souffrances de ses habitants, reçut la Croix de Guerre. Ce fut le Commandant Chamerois qui, au nom du Ministre de la Guerre, l'épingla sur le coussin que lui présenta M. Marouzé". Des divertissements suivirent cette cérémonie émouvante. Deux kiosques avaient été installés, l'un d'eux place de la liberté où dix fanfares interprétaient chacune deux morceaux, l'autre Grand Place où onze fanfares interprétèrent elles aussi deux morceaux. Puis les Sociétés de Gymnastique de Moncaux, Solesmes et Thiant exécutèrent un merveilleux mouvement d'ensemble. Enfin, à 20 heures, le tirage d'une tombola individuelle et des prix accordés aux sociétés clôturèrent cette journée mémorable. On a gravé par la suite, sur le socle du monument, le nom des victimes de la guerre 39-45, puis celui d'Edouard Leveugle, tué en Algérie. Il ne reste plus de place pour y graver d'autres noms: serait-ce un présage de paix durable ? "Guy Morelle" |
Le Petit Monument aux Morts. |
Chaque
année, le 11 Novembre, une gerbe est
déposée au Monuments aux Morts puis les
participants au défilé se rendent au
cimetière où une autre gerbe est
déposée au pied d'un petit monument dont beaucoup
d'Haspriens ignorent le souvenir qu'il rappelle.
On parle de victimes civiles, de soldats dont le
corps ne
fut pas retrouvé... |
Le tombeau des territoriaux. |
Autrefois,
une gerbe était également
déposée le 11 Novembre sur la tombe des
territoriaux de la Mayenne, tués par les allemands lors de
l'invasion du 25 août 1914. (Cette tombe se trouvait
à l'entrée du cimetière,
côté droit de l'allée centrale). |