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     Ci-dessus, l'entée principale de l'école maternelle rue Jules FERRY.
      Ci-dessous, l'entrée arrière de l'école maternelle le long du bras de la Selle, rénovée en 1988 par le cabinet d'architecte de   monsieur Marchant, pour le Contacter, marchant.p@wanadoo.fr
école maternelle vue arriere      L'enseignement à Haspres remonte à des temps très anciens.. Sur un plan du village datant de 1614, figure déjà, près du pont du Tordoir, un bâtiment scolaire vraisemblablement réservé à certaines classes de la société (gens riches, religieux ..)
     Bien avant l'obligation scolaire (loi du 25 mars 1882) notre village possédait son école dirigée par des Frères, les Petits Frères Maristes que beaucoup appelaient les "Frères Saint-Jean".

       Il est difficile de connaître la date exacte de l'ouverture de cette école mais on retrouve dans les Archives Municipales de 1881 le nom de "M.  Bouland instituteur religieux titulaire de l'école des Frères Maristes dépendant de M. le Supérieur Général des Petits Frères de Marie", dont la nomination remonte à 1852.  Quant à Melle Boutemy, chargée de l'enseignement des filles, sa nomination à Haspres remonte à 1845.
     
Sur un plan de la Prévôté datant de 1840, figure déjà l'emplacement d'une école près de la Maison Communale (mairie).  On peut donc croire que la loi Guizot de 1833 fut suivie et qu'une école communale existait déjà à Haspres à cette époque. (On note également, parmi les premiers enseignants, les noms des Frères Pissot en 1873, Moirond en 1874, Duret en 1875, frères de la doctrine chrétienne).
L'enseignement y était ouvert à tous et bien que la gratuité ne sera établie qu'en 1881, les indigents y étaient accueillis sans payer.  Le taux des rétributions scolaires était établi ainsi en 1870.

Élèves payants         :    1 F 50 par mois   (abonnement annuel : 12 F)

Élèves indigents       :    gratuit.

                 De vieux Haspriens dont les pères ont fréquenté cette école nous ont conté que, ne pouvant payer les rétributions scolaires, les parents portaient aux frères quelques oeufs, des légumes, un lapin... L'enseignement y était très dur, les frères très sévères et l'état d'esprit n'était certes pas à la laïcité.  Lorsqu'en 1879, Melle Boutemy institutrice chez les filles quitta le poste qu'elle occupait depuis 34 ans, il fut décidé que la direction de l'école des filles serait, comme chez les garçons, confiée à des congréganistes.  Les lois de Jules Ferry allaient quelques années plus tard résoudre le problème et Melle Icher se heurtera à ce sujet aux autorités lorsqu'en 1886 on retirera le christ de sa classe.


L'école des garçons
Vers 1840


L'école des filles
Vers 1840
        
     Les garçons fréquentaient alors un vieux bâtiment qui se trouvait sur l'emplacement    actuel du monument aux morts.  L'ancienne caserne où logèrent les soldats russes en occupation après Waterloo (actuel club du 3ème âge) faisait office d'école des filles.  En 1874, une école des garçons fut bâtie sur l'emplacement du vieux bâtiment.
Après délibération du Conseil Municipal placé sous la présidence de M. Caullet, Maire, les plans furent dressés par Dubruille architecte à Douai puis, "considérant que ces plans répondaient en tous points aux intentions, la construction de l'école fut votée à l'unanimité pour la somme de 22.750 F à prendre sur les revenus ordinaires de la commune".  Suite à cette construction, le nombre des élèves augmentera et un 3ème Frère sera nommé à Haspres. Le traitement des Frères Bouland, Fissaut et Moirond était à l’époque de 600 F par an auquel s'ajoutait le taux des rétributions scolaires payées par les parents. La loi du 15 juin 1881 va établir la gratuité de l'enseignement. Désormais les parents, même aisés, n'auront plus à verser des rétributions scolaires.
Les Frères (ils vont encore enseigner à Haspres quelques années) seront alors rétribués par la commune et "par le département ou l'État qui auront cette année à fournir pour compléter les dépenses ordinaires et obligatoires de l'instruction publique la somme de 2514 F'.
     
Les fournitures scolaires, éclairage, chauffage, entretien ... font partie des dépenses auxquelles l'État ni le Département ne sont tenus de subvenir.
En 1882, l'enseignement primaire devint obligatoire, amenant un nouvel afflux des élèves dans les écoles.
           Le Conseil Municipal se vit donc dans l'obligation de faire agrandir l'école construite en 1874, et en profita pour demander au Conseil Départemental la reconnaissance légale de l'école maternelle s'engageant avec l'accord de Melle Amélie Bardet directrice "à faire aux bâtiments scolaires de cet asile les changements et appropriations nécessaires".
        Le 1er octobre 1883 marquera un tournant dans l'enseignement à Haspres.  Les Frères allaient quitter le pays et 3 instituteurs laïques, MM. Moquet, Moulin et Bombled furent installés dans la Commune.  Gratifiés de traitements dérisoires, "la misère en faux col" disait-on, ils bénéficièrent de la municipalité d'une augmentation "afin que leurs traitements insuffisants deviennent plus convenables".  M. Bombled resta à Haspres jusqu'en 1888 et vit arriver M. Devillers qui enseigna à Haspres jusqu'en 1902.  Ce dernier aura 2 filles qui épouseront 2 adjoints M. Herlem et M. Barbet dont beaucoup d'Haspriens se souviennent encore. Dès 1889, les instituteurs vont être désormais payés uniquement par l'État.  Le Conseil Municipal décida donc de supprimer au budget l'imposition de 4 centimes mais il vota un supplément de 3 centimes pour les indemnités de logement obligatoires.  "L'avantage" voté en 1883 pour le complément de traitement resta acquis néanmoins. L'enseignement à Haspres était donc gratuit, obligatoire et laïque. (Dans le Nord, il y avait encore en 1893, 783 écoles congréganistes contre 550 écoles publiques).  Au moment des querelles religieuses de 1904-1905, aucun incident n'eut lieu dans notre village au sujet des établissements scolaires ...  
      
En 1914, les écoles allaient être réquisitionnées par les Allemands.  Ce fut une époque difficile pour les élèves obligés de se rendre dans des fermes, des remises, parfois de vieilles granges, sous la direction de M. Sivéry et Melle Lanquette dont le dévouement fut exemplaire.  Au lendemain de cette grande guerre, l'école des garçons gravement endommagée par les bombardements d'octobre 1918 dut être démolie.  L'école des filles moins touchée, fut réparée en hâte par les artisans du village affectés au T.P.U. (Travaux de Première Urgence).  Et c'est dans cette ancienne caserne que garçons et filles durent s'entasser pendant plusieurs années sous la direction de M. Falce et Melle Lanquette.  Un baraquement fut construit le long du mur de l'école des filles afin d'accueillir les élèves de l'école maternelle (on disait l'asile) que dirigeait Mme Béra.

L'école des garçons
              En 1925, la nouvelle école des garçons fut construite dans le jardin du presbytère par l'entreprise Tonnoir.  Le presbytère proprement dit allait faire office de logement de fonction pour le directeur M. Blin et pour un adjoint.  Le prêtre, l'abbé Bonnet, occupera alors le bâtiment aménagé à côté du monument aux morts.  Puis, en 1936, ce sera aux petits de l'école maternelle d'avoir leur nouvelle école placée sous la direction de Mme Deplanque.  La même année, la scolarité passa de 13 à 14 ans et à la veille de la guerre, une classe de scolarité prolongée sera créée à Haspres.
        En mai 1940, l'enseignement allait être de nouveau perturbé par les événements.  Le 10 mai, date de l'attaque allemande, la colonne des registres d'appel resta vierge et un instituteur y traça un grand point d'interrogation.  Le directeur M. Webster et son adjoint M. Taquet eurent la chance de ne pas être prisonniers.  Les écoles ne furent pas occupées par les soldats allemands comme en 1914 et les classes reprirent normalement en octobre.
       La population scolaire a été de tout temps à Haspres relativement stable.  Notre village ayant, depuis près de 100 ans, le même nombre d'habitants (environ 3.000), nous n'avons jamais connu l'afflux d'élèves comme certaines villes voisines (Douchy, Maing, Trith ... ), 300 à 350 élèves environ fréquentèrent nos écoles.

L'école Joliot Curie
             En 1959 une nouvelle école des filles, l'école Joliot Curie fut inaugurée sous la présidence de M. Hantute inspecteur primaire et de M. Henri Forget maire.  En 1971, le certificat d'études, fleuron de l'Enseignement laïque, allait être supprimé.  Dès 11 ans, les élèves vont se rendre dans les lycées, collèges, C.E.G... leur nombre va diminuer et dès la rentrée 1973, les 2 écoles vont être géminées et placées depuis sous la direction de Melle Gouguec.


LISTE DES DIRECTEUR D' ÉCOLE

Avant l'obligation scolaire (1882) et les lois sur la laïcité, (1885-1886), on note dans les archives les noms et nominations des Frères Bouland (1951), Frère Fissot (1873), Frère Moirond (1874), Frère Duret (1875).  Dès que l'enseignement à Haspres fut confié à des instituteurs publics, les directeurs d'école furent :

                                                  Monsieur   Bombled          de  1883 à 1885                       
                                                 
Monsieur   Devillers          de  1885 à 1902
                                                  Monsieur   Desmet            de  1902 à 1907
                                                  Monsieur   Ségard            de   l907 à 1911
                                                  Monsieur   Sivéry              de  1911 à 1918
                                                  Monsieur   Falce               de  1918 à 1922
                                                  Monsieur   Delecourt         de 1922 à 1924
                                                  Monsieur  Carpentier        de 1924 à 1927
                                                  Monsieur  Blin                  de 1927 à 1929
                                                  Monsieur  Flamant           de 1929 à 1932   As de l'aviation française durant la guerre 1914-1918.
                                                  Monsieur  Carpentier       de 1932 à 1938
                                                  Monsieur  Webster           de 1938 à 1961
                                                  Monsieur  Delmotte          de 1961 à 1962
                                                  Monsieur  Bauval             de 1962 à 1968
                                                  Monsieur  Wiart               de 1968 à 1973

           En 1973, les écoles des garçons et des filles furent géminées et les 2 blocs scolaires placés sous la direction de Mlle Gouguec.  


LISTE DES DIRECTRICES D' ÉCOLE  
ET DIRECTEURS

                                                   Mademoiselle Boutemy       de  1845  à  1879
                                                   Mademoiselle Icher qui
                                                   deviendra Mme Boucly        de  1879  à  1904
                                                   Mademoiselle Lanquette     de  1904  à  1919
                                                   Madame Delsarte                 de  1919  à  1921
                                                  
Mademoiselle Brégit            de  1921  à  1927
                                                   Madame Hayez                    de  1927  à  1935
                                                   Madame Georges                de  1935  à  1950
                                                   Mademoiselle Descamps     de  1950  à  1953
                                                   Mademoiselle Bruno           de  1953  à  1956
                                                   Mademoiselle Delacourte    de  1956  à  1958
                                                   Mademoiselle Gouguec       de  1958  0 1984
                                                   Monsieur  Lepillier  depuis   1984

DIRECTRICES DE L'ÉCOLE MATERNELLE

La première directrice de l'école maternelle fut Mademoiselle Amélie Bardet nommée "Directrice de l'Asile" dès 1870.  Elle optera, lors des lois sur la laïcité (1885-1886), pour l'enseignement public.  Puis, lui succédera Mme Béra dont la tâche fut difficile pendant la grande guerre.  On note ensuite les nominations de Mlle Falleur, Mme Georges Déplanque, Mlle Brocq, Mme Manouvrier, Mme Bauduin, Mme Brigitte Déplanque, Mme Ochart, et depuis 2000 Mme Dequeker.
               On ne peut parler de l'enseignement à Haspres sans évoquer le nom de Jules Boucly.  Né en 1870, dans une honorable famille du village, ce jeune instituteur était sorti de l' École Normale de Douai en 1889.  Il enseignait depuis 2 ans quand, le 10 octobre 1893, il trouva une mort héroïque en voulant sauver un puisatier qui se noyait.  On a donné son nom à la rue qui mène à Saulzoir et son buste se trouve à l'entrée du cimetière.
  
                                                                       "Haspres et son passé" Par Monsieur Guy MORELLE.